Rencontre avec Konrad, connu sur Instagram sous le pseudonyme de @konaction...
Depuis quelques temps déjà, la plateforme de partage de photos et de vidéos Instagram enregistre un nombre croissant d’utilisateurs. En Allemagne, plusieurs bloggeurs jouissent d’une grande popularité grâce à leurs galeries en ligne, comme par exemple l’Instagrammeur berlinois Konrad Langer. Ses photos prennent majoritairement pour décor la capitale allemande et soulèvent quotidiennement l’enthousiasme de centaines de fans.
Le Magazine Privé by Zalando a rencontré Konrad, connu sur Instagram sous le pseudonyme de @konaction et l’a interrogé son travail peu ordinaire.
Je suis venu sur Instagram par pure opération du Saint-Esprit, comme on dit. Fin 2013, j’ai acheté mon premier smartphone et j’ai ensuite téléchargé l’application car je souhaitais rester en contact avec des amis qui n’avaient partagé leurs photos que sur Instagram. Au bout de quelques semaines, j’ai remarqué qu’il existait à Berlin une communauté active d’Instagrammeurs et à partir de ce moment-là, j’ai posté régulièrement des photos de mes explorations et ce, jusqu’à aujourd’hui !
Pour moi, le fait qu’avec Instagram, j’ai vraiment commencé à prendre beaucoup de photos, fait partie de ces particularités. Ce qui m’a surtout plu, c’est qu’avec un investissement technique relativement restreint, on arrive quand même à présenter des photos expressives. Jusqu’à présent, pour toutes les photos sur Instagram, je n’ai eu besoin que de mon smartphone. De manière générale, on peut dire que la photographie réalisée en premier lieu pour un compte Instagram se montre moins conceptuelle et plus souvent intuitive.
[gallery columns="4" link="file" ids="3132,3133,3134,3135"][gallery columns="4" ids="3140,3141,3142,3143"]
Cela ne signifie pas que toutes les photos sont de purs instantanés. Beaucoup d’Instagrammeurs ont développé un style propre, adapté aux propriétés du média et du réseau. Néanmoins, on retrouve trop souvent les mêmes styles et les mêmes sujets. Les dynamiques de groupe peuvent aussi bien être une bénédiction qu’un fléau pour n’importe quel réseau créatif.
Je qualifierais une grande partie de mes clichés comme du minimalisme urbain. J’aimerais mettre en avant la vie citadine à partir des interactions entre l’architecture et les gens dans des réalisations plutôt épurées, très composées et bien ordonnées. À Berlin, je prends souvent des photos de lieux possédant une architecture moderne, mais j’aime aussi me balader en banlieue où je trouve mon inspiration dans les grands ensembles d’habitation comme à Marzahn ou à Gropiusstadt.
Je n’ai fait jusqu’à présent qu’une poignée de vraies photos de mode. Ce qui m’a surtout paru important, c’est la meilleure interaction possible entre mannequin, vêtements et environnement. Tout le monde ne convient pas à tous les types d’arrière-plan, on doit donc réfléchir au préalable pour savoir si une séance photo est judicieuse ou si on peut s’accommoder de petites incartades.
En fait, la plupart de mes photos naissent spontanément de mes balades dans Berlin. Même des endroits connus peuvent être vus sous un jour nouveau ou revisités grâce à une lumière particulière, une personne ou une perspective nouvelle. Ce qui importe, c’est de rester ouvert à la création de quelque chose de neuf.
Berlin est une grande, très diverse, qui se situe dans un état d’évolution constant. La gamme de sujets reste rarement immuable, découvrir de nouvelles choses s’avère nettement plus facile qu’ailleurs. Il y a aussi le fait qu’à Berlin un large réseau de créatifs enrichit mon travail et facilite sa diffusion.
C’est une question difficile. Si je parviens à donner à mes expériences photographiques sur smartphone et sur les réseaux sociaux un tour plus abouti au niveau technique et conceptuel, je pourrais m’imaginer un futur dans la photographie. Mais je pense aussi que mes talents vont au-delà de la seule production d’images.
Je pense que la tendance s’oriente vers des formes toujours plus dynamiques de réseaux sociaux, où le côté narratif figurera de manière plus explicite encore au premier plan. En direct, interactifs et intuitifs : Snapchat et Periscope sont deux bons exemples des directions que pourraient prendre les réseaux sociaux à l’avenir.